#Yaourts : Pivette et Palorette
Yaourts nature, aux fruits, fromage blanc, crèmes dessert, riz au lait, crème crue... les délicieux produits laitiers bio de Pivette et Palorette font le bonheur des gourmands depuis 2015. Produits à seulement 5 km du magasin, nous sommes allés à la rencontre d’Adrien pour en savoir plus.
Changer de modèle pour dire stop au pesticides
Adrien Lechartier a repris l’exploitation familiale en 2003. A l’époque,
le modèle de production était encore conventionnel. Petit à petit,
Adrien le fait évoluer vers le bio, et sa conversion a lieu en 2011.
Entre temps, Adrien réduit petit à petit les surfaces de maïs au profit
de la prairie. Il prend aussi conscience qu’il est urgent d’arrêter les
pesticides. Le déclic a lieu lors de sa participation à une étude menée
par le Centre François Baclesse de Caen sur l’exposition des
agriculteurs aux pesticides (AGRICAN). « Les résultats de cette étude et
les cachets d’Efferalgan que je devais prendre après chaque traitement
chimique dans les champs pour soulager mes maux de tête, ont été les
éléments déclencheurs vers le passage en bio ». Ces changements de mode
de production ainsi que le déclic de la crise du lait de 2009 confirment
son souhait de passer en bio : « Si j’étais resté en conventionnel, je
ne serais plus paysan à l’heure qu’il est ».
Pivette et Palorette : un projet commun
Le projet yaourts voit le jour en 2015. « A l’époque, je faisais partie du collectif Paysans Bio de la Baie qui proposait des paniers, et il manquait des yaourts pour compléter l’offre locale » indique Adrien. Lors de la formation nécessaire à la mise en place de cette activité, il y rencontre par hasard Olivier Trublet, son voisin agriculteur, dont la ferme se situe à seulement à deux kilomètres de la sienne. « On a préféré s’associer et monter un projet commun plutôt que de se faire concurrence ». C’est ainsi qu’est née Pivette et Palorette, qui tire son joli nom des deux ruisseaux qui courent le long de leurs fermes respectives.
Quand les yaourts s'invitent à la ferme
Adrien, Olivier et son fils Alexis rejoignent « Invitation à la Ferme » qui est un réseau de fermiers bio et indépendants. Chaque ferme transforme ses produits laitiers sur place et commercialise en circuit court sur son territoire, dans un rayon de 80 km. Pivette et Palorette était la 5e ferme à entrer dans le réseau, qui en compte désormais 40 dans toute la France. « Nous mutualisons nos pratiques, les achats comme les pots ou les cartonnettes ainsi que l’ingénierie qualité et le marketing » explique Adrien. Car produire du bon lait c’est une chose, produire un bon yaourt et savoir le vendre c’en est une autre.
Jersiaises, Prim Holstein et Brunes de Alpes
Le lait qui sert à la fabrication est issu des deux troupeaux dont les caractéristiques sont très complémentaires. Les 70 vaches jersiaises d’Olivier et Alexis produisent un lait très riche en matière grasse et protéique, mais en petite quantité. Tandis que le troupeau d’Adrien, composé de 35 vaches de races Prim Holstein et Brune des Alpes, produit deux fois plus de lait, mais avec moins de matières. Chaque jour Adrien achemine le lait de la traite sur la ferme Palorette où est situé l’atelier de fabrication. En moins de 24h, les yaourts sont prêts à être livrés grâce à Chloé, Cécile, Marine, Sabrina, Carolle et Julien qui assurent la fabrication, la commercialisation et la livraison.
S'engager pour la transition écologique
Pour Adrien, le constat du réchauffement climatique se fait net depuis trois ans. : « En ce moment, les vaches n’ont pas assez d’herbe dans les champs, je suis en train de leur donner ce que j’avais prévu de stocker pour cet hiver ». Alors, Adrien cherche des solutions pour réduire encore plus l’impact de leur production. « Même si notre pot peut être mis dans les bacs jaunes à Avranches, ce n’est pas encore le cas partout ». La ferme s’est engagée dans le conditionnement pour la vente en vrac : « C’est une première étape, on veut aller encore plus loin ». Quelles sont donc les bonnes solutions ? Vers lesquelles s’orienter ? Quelle faisabilité technique ? Autant de problématiques à résoudre pour s’engager sur le bon chemin… En parallèle, Adrien réalise le bilan carbone de l’exploitation en partenariat avec l’ADEME (Agence de la transition écologique), se fournit en énergie verte auprès d’Enercoop et se désole de voir se construire toutes ces grosses unités de méthanisation. « La micro-méthanisation oui ! Mais cultiver des hectares uniquement pour produire de l’énergie en remplissant les méthaniseurs à grande échelle, ça c’est vraiment la fausse bonne idée ».
Vous l’aurez compris, en plus d’être bons, bio et locaux, les yaourts Pivette et Palorette sont aussi très engagés !