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#Pommes : Jean-Yves Fillatre - Fructidor

#Pommes : Jean-Yves Fillatre - Fructidor

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Macey

Portrait de producteur : Jean-Yves Fillatre

Pourquoi des poules et des oies au milieu du verger ? Qu’est-ce qu’une osmie ? Pourquoi plusieurs variétés dans un même verger ? Autant de questions que Sophie, responsable du rayon fruits et légumes est allée poser à Jean-Yves Fillatre, arboriculteur. Il produit des pommes et des poires à proximité du Mont Saint Michel.


Cultiver en biodynamie

C’est sur 11 hectares de vergers bio que Jean-Yves Fillatre veille avec passion depuis 1987. Déjà en 1965, ses parents cultivaient en agriculture biologique. Des précurseurs à l’époque ! L’exploitation est aussi labellisée par l’organisme Démeter qui certifie les pratiques en biodynamie. Par exemple, l’exploitation agricole est considérée dans son ensemble : végétaux et animaux sont complémentaires. Aussi, l’objectif est de favoriser la vie du sol pour qu’en retour, le sol puisse nourrir les cultures naturellement. D’ailleurs, Jean-Yves précise que c’est la qualité du sol qui détermine le goût d’une pomme : « Il ne doit pas être trop riche pour que la pomme développe tous ses arômes». Le climat frais et le terroir normand participent aussi à la grande qualité gustative des fruits.


Poules, oies, paons et cochons

En déambulant dans les allées du verger, on remarque la présence d’animaux en liberté. En expert, Jean-Yves explique qu’ils permettent d’améliorer l’équilibre écologique du verger. « En plus de fertiliser les sols, les animaux font diminuer la présence de parasites. Les animaux mangent les pommes parasitées tombées à terre ». Autre avantage : ils se chargent du désherbage entre les allées.  Au fil des années, Jean-Yves améliore cet éco-système.  « Au début, on avait aussi des moutons mais le problème est qu’ils mangeaient aussi les fleurs qui nourrissaient les insectes auxiliaires ». Or ces insectes sont une aide précieuse pour la pollinisation et la lutte contre les ravageurs.


De la fleur à la pomme

Dans le verger, la récolte bat son plein malgré la pluie. Les cueilleurs ne ramassent que les pommes à maturité nécessitant trois passages par pommier. Pour donner un fruit, il a fallu que les fleurs soient pollinisées au mois d’avril par un pollen d’une autre variété de pommier. Jean-Yves souligne donc l’importance d’avoir plusieurs variétés au sein d’un même verger. « Il faut aussi favoriser la présence d’osmies grâce à des abris». Ces abeilles sauvages sont plus efficaces que les abeilles domestiques pour la pollinisation : « Elles travaillent même quand il y a du vent ou qu’il fait un peu humide ». Utile sous le climat normand…


S'adapter au changement climatique

Le climat, justement, parlons-en ! Jean-Yves remarque que certaines variétés sont sensibles au changement climatique. C’est le cas de la Cox, d’origine anglaise, dont la production est moins régulière depuis quelques années. Alors pour y faire face, Jean-Yves privilégie les variétés rustiques, qui sont aussi naturellement résistantes aux maladies. Il travaille avec d’autres producteurs sur de la sélection participative pour renouveler le verger. Après 25 à 50 années de production, il est parfois temps de replanter de jeunes et fringants pommiers. Jean-Yves a de bons espoirs sur une nouvelle variété dont les arbres, plantés il y a 8 ans, vont donner leurs premiers fruits cette année: « Elle est délicatement acidulée et présente de bons arômes. C’est une variété prometteuse».


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